Le gardien de Sólheimasandur: L’Épave de l’avion DC-3 en Islande

Sur la plage de sable noir de Sólheimasandur repose l’épave d’un Douglas DC-3 de l’US Navy, écrasé en 1973. L’épave est devenue une attraction touristique inattendue, un site désolé où repose une épave, offrant une esthétique post-apocalyptique. Cet avion est une icône de l’aviation qui a joué un rôle crucial dans le développement de l’aviation commerciale et militaire à travers le monde. Il a également laissé une empreinte indélébile sur le sol islandais. La visite de cette épave d’avion est un passage obligé pour tous les amoureux d’aviation et photographes.

J’avais déjà vu des photos d’un avion écrasé sur une plage de sable noir dans le sud de l’Islande. Je me suis toujours dit que je devais visiter le site une fois en Islande. D’après beaucoup, le site n’est pas très intéressant. C’est parce qu’à part l’épave de l’avion, il n’y a rien à des kilomètres à la ronde, et la sensation de solitude est surprenante (quand il n’y a pas trop de monde, bien sûr). Je trouve que le site de l’épave du DC-3 est étonnant. Il offre un incroyable contraste visuel avec les restes rouillés de l’avion.

L’épave du DC-3 sur la plage de Sólheimasandur

Histoire du DC-3 en Islande

Le Douglas DC-3 est un avion de transport bimoteur à hélices, produit par la compagnie américaine Douglas Aircraft. Il est considéré comme un vestige de l’âge d’or du transport aérien. Il était utilisé par la marine américaine en Islande dans les années 1970. En effet, l’Islande abritait une base américaine sur son territoire jusqu’en 2005, en vertu d’un accord de défense entre les deux pays.

L’accident

Le crash de l’avion sur le Sólheimasandur a eu lieu le mercredi 21 novembre 1973. L’appareil venait d’acheminer du matériel militaire près de Höfn, situé sur la côte est de l’Islande. L’avion a été contraint de se poser d’urgence sur la plage de Sólheimasandur. Les raisons de ce crash sont floues. La cause la plus probable est que les températures auraient gelé les moteurs ou qu’il y ait eu une panne de carburant. Quoi qu’il en soit, ce DC-3 a survécu à de nombreux hivers et à de nombreuses tempêtes. Même si l’épave s’est fortement détériorée, il est impressionnant qu’il en reste encore autant. Heureusement, il n’y a eu aucun blessé. L’avion a atterri en urgence sur une rivière gelée.

On se demande comment les occupants, une fois sur la terre ferme, sont allés chercher les secours… Ils avaient dû lancer un Mayday avant leur atterrissage forcé. J’ai lu qu’ils avaient été secourus une heure plus tard par un hélicoptère de l’US Navy venant de l’aéroport de Keflavik.

La visite de l’épave du DC-3

Comme vous pouvez le voir sur les photos, l’épave est très endommagée. Le DC-3 a souffert de son exposition aux éléments. Il n’a plus son nez, sa queue ni ses ailes… On peut aussi voir ce qu’il reste du cockpit avec les câbles électriques qui pendent.

Il est maintenant interdit de monter sur ou dans l’avion, mais il est impossible de faire respecter cela aux touristes. Le jour où il y aura un accident et que l’épave cédera, l’accès au site sera restreint différemment. Des pièces métalliques tranchantes et rouillées peuvent s’envoler ou tomber en cas de vent.

J’avoue que sur tous les sites, les touristes les utilisent pour leurs séances photo. Après tout, la nature n’est là qu’en guise de fond. J’en ai même vu qui se déshabillaient presque entièrement pour changer de tenue, montaient avec des talons sur les ailes… et je ne suis restée sur le site du DC-3 qu’une demi-heure, heureusement. L’Islande est victime de surtourisme, surtout en été.

Je ne vais pas vous mentir, à part l’épave de l’avion, il n’y a pas grand-chose à côté. Sur place, 30 minutes suffisent. De loin, on aperçoit les glaciers Eyjafjallajökull et Mýrdalsjökull. Vous vous rappelez de ce volcan qui a perturbé le trafic aérien en 2010? Eyjafjallajökull (prononcé « eya-fyalla-yökul »). Ses cendres étaient particulièrement dangereuses. C’est celui qu’on aperçoit au loin…

Un parallèle entre deux épaves: l’hydravion Catalina en Arabie Saoudite et le DC-3 en Islande

C’est la deuxième fois que je visite une épave d’avion sur une plage, dans des pays aux conditions extrêmement différentes. Malgré des climats opposés, le froid de l’Islande et la chaleur de l’Arabie Saoudite abîment ces avions de la même manière. Le DC-3 en Islande subit le froid et la neige, qui le détériorent peu à peu. En Arabie Saoudite, l’hydravion Catalina fait face au soleil brûlant et à l’air salé de la mer Rouge, qui corrode son métal. Ces épaves montrent que la nature, qu’elle soit chaude ou froide, use tout avec le temps. Comme je vais souvent en Arabie Saoudite, je connais bien le site de l’hydravion. C’est aussi pour cela que ma curiosité a été aiguisée, me poussant à découvrir l’épave en Islande.

Consulter ici l’article sur l’épave de l’hydravion Catalina en Arabie Saoudite

Visiter l’épave du DC-3

L’épave est accessible toute l’année mais il vaut mieux y aller quand il y a une bonne visibilité. Un parking à récemment été construit près de la route principale. Il y a 2 possibilités pour se rendre sur le site de l’Épave du DC-3:

Randonnée

Il y a une petite pancarte à l’entrée du parking indiquant la distance et la durée : il faut compter 4,1 km pour l’aller, soit 7 km pour l’aller-retour afin d’admirer l’avion. Le chemin est bien balisé et sans aucun dénivelé, donc l’approche est facile. Comptez entre 2h et 2h30 pour faire l’aller-retour. Il n’y a absolument rien d’autre que l’épave sur place!

Navette

Il est également possible de prendre une navette pour rejoindre l’épave de l’avion. La navette circule toutes les demi-heures et le trajet dure 8 minutes. Les visiteurs restent en général 30 minutes sur place, en attendant la prochaine navette. Il faut compter 3000 ISK (€20) pour le billet aller-retour.

L’avenir de l’épave du DC-3, située sur la plage de Sólheimasandur, est incertain en raison de sa proximité avec le volcan Katla, l’un des plus dangereux d’Islande (celui ou on peut visiter la belle grotte de glace). La région est connue pour ses inondations glaciaires qui peuvent survenir lors d’éruptions sous-glaciaires. Cela pourrait submerger l’épave si Katla venait à entrer en éruption, un scénario considéré par certains comme inévitable…